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Histoire divrognes.
Les histoires divrognes sont vieilles comme le Monde, car lHomme a toujours été attiré par les paradis artificiels.
Il y a ceux qui ont livresse méchante et leur entourage vit un véritable calvaire. Il y a ceux qui ont livresse soporifique et qui sen vont rouler dans les fossés. Il y a ceux qui ont livresse musicale et qui chantent, que dis-je, qui hurlent à tue-tête dans les rues.
Face aux ivrognes, les gens commencent généralement par adopter une attitude amusée. Du moins aussi longtemps que livresse se manifeste gentiment. Mais il en va autrement dès que livrogne met en danger la vie des autres.
Pardonnée, acceptée, livrognerie est maintenant considérée comme une maladie. Moi, je me permets de parler de crime. Je naime pas les ivrognes. Je naime pas les gens qui acceptent sciemment de perdre leur self contrôle. Une fois de plus les solutions savèrent difficiles.
Mais je me souviens dune histoire divrogne que je vais vous raconter.
Jules était un grand buveur devant lEternel. Veuf, il tentait de noyer sa solitude. Jules habitait une petite maison, là-bas dans la cité. Au début du mois, le facteur apportait la maigre retraite. Alors se sentant riche, Jules sen allait, au petit bistrot du coin arroser copieusement lévénement.
Certains promènent leur chien ; Jules, lui, emmenait sa bicyclette. Les mauvaises langues du quartier prétendaient quà force de faire laller-retour entre la maison et le bistrot, cest la bicyclette qui conduisait le bonhomme.
Toujours est-il, que ce soir-là, Jules tenait une bonne cuite. Il remontait la rue en zigzaguant dangereusement.
Arrivé à la hauteur de lunique réverbère, Jules laissa tomber son vélo et sortit la clef de sa maison. Il essayait depuis un bon quart dheure de trouver la serrure de sa maison réverbère, quand un passant mi-rigolard mais charitable sarrêta.
« Monsieur, vous nêtes pas devant votre maison !
- Mais si, je connais ma maison !
- Monsieur, ce nest pas une maison mais un réverbère, sévertua le passant.
Et comme Jules ne lentendait pas de cette oreille, le passant lui asséna un argument qui lui semblait définitif.
« Dailleurs même si cétait une maison, vous perdriez votre temps. Les propriétaires sont absents.
-Largument qui fut catégoriquement refusé par Jules qui déclara :
« Vous dites que les propriétaires sont absents. Cest faux. Vous ne voyez pas quil y a de la lumière au premier étage ! »
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