Un miroir pour 3 visages
Brobeck Jean-Paul

Le Nid d'Aigle 1

Attirance des sommets.
Appel irrésistible de la montagne.
Qui n’a pas rêvé de poser un jour ses pieds sur le sommet du Mont Blanc ?

Mais la vue imprenable se mérite. Elle se paie en larmes de sueur et de sang. Combien de vies figées dans la montée ?
Et pourtant chaque année, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui entreprennent l’ascension. A tel point d’ailleurs, que le Mont Blanc ressemble souvent à une véritable poubelle à la fin de la saison.
Inadmissible, me direz-vous ; et pourtant c’est la dure réalité.

On s’imagine vaincre la montagne. Erreur parfois funeste : car la montagne restera toujours du côté des vainqueurs. On ne se bat pas contre la montagne ; il ne faut pas se tromper d’adversaire. On se bat contre soi-même, contre sa fatigue, contre le froid qui vient vous mordre, contre les pieds qui deviennent de plus en plus lourds, contre l’oxygène qui devient un peu plus rare.

L’accès au Saint des Saints est réservé à ceux qui paient avec leurs tripes. Pardonnez-moi : je vais être méchant. Les autres n’ont qu’à se faire déposer en hélicoptère.
Ils pourront dire : « j’ai fait le Mont Blanc » de la même manière qu’ils ont fait le Grand Canyon ou les chutes du Niagara.

Pour tous les autres, il existe des secrets dont on ne parle pas, des silences qui en disent plus long que bien des discours. Quand on redescend de la montagne, on se sent plus fort. On a remporté une victoire sur soi-même.

Et pourtant, le rêve n’est pas réservé à une quelconque élite, et sans vouloir évoquer de sordides questions de mercantiles, l’accès au sommet devrait être permis à tout le monde.

C’était le rêve qui animait l’ingénieur Issartier, au début du 20° siècle, quand il voulait permettre à chacun d’accéder sans difficulté au Toit de l’Europe.
Entre 1895 et 1904, on fit plusieurs projets : tunnel, ascenseurs, ou rampe.C’est en 1902 que Henri Duportal, ingénieur des Ponts et Chaussées, eut l’idée d’une ligne de tramway qui devait relier le Fayet, via Saint Gervais, à l’Aiguille du Goûter. C’était la première étape d’un projet vers le sommet du Mont Blanc.

Ce projet fut retenu car d’un prix inférieur aux autres. Il prévoyait de suivre les pentes naturelles du versant Sud du Mont Blanc et l’on la construction d’une ligne de train à crémaillère de 18 km. Le tramway du Mont Blanc était né.

Un peu d’histoire


3 août 1904 :
concession accordée à la compagnie du « Tramway du Mont-Blanc » pour une ligne électrique à voie métrique et à crémaillère entre la gare du Fayet et l'aiguille du Goûter (alt. 3817 m).

4 avril 1908 :
approbation définitive du projet d'exécution de la ligne.

25 juillet 1909 :
inauguration de la première section jusqu'au col de Voza (alt. 1653m).

1911 :
deuxième tronçon jusqu'à Bellevue (1800m)

Août 1914 :
fin des travaux jusqu'au Nid d'Aigle (alt. 2372 m) en bordure du glacier de Bionnassay. Les travaux sont interrompus par la guerre et ne seront jamais repris par la suite.

Le parcours :

Départ la gare du lieu dénommé« le Fayet » (commune de Saint-Gervais-les-Bains)
Arrivée : au Nid d'Aigle (2372 mètres)
Durée : 1 heure 15 minutes en passant par des gares de montagne qui sont : Saint-Gervais-Mont-Blanc , Motivon (utilisé essentiellement par les riverains de la ligne), Col de Voza et Bellevue.

Actuellement, la ligne s’arrête à mi pente après le passage d’un tunnel. Cet arrêt oblige les touristes à continuer à pieds mais en même temps il évite certainement un tourisme de masse qui est préjudiciable au milieu alpin. Ceux qui veulent continuer sont obligée de fournir un effort.
Pourtant il est question de reprendre les travaux afin de permette au tramway d’arriver « sur le plat »
L’ancien refuge-restaurant accolé à l’actuel terminus ayant été détruit par un incendie, il a été remplacé par un nouveau inauguré en juillet 2006 à 2412 m.


Les amateurs de détails techniques trouveront leur bonheur sur les nombreux sites internet consacrés au Tramway du Mont Blanc.
Je vous propose de jouer les simples touristes et de m’accompagner.

Alors : en voiture !



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